ESSAI HISTORIQUE DE LA CORPORATION MUNICIPALE

DE SAINT-MARC-SUR-RICHELIEU

LA VOIRIE MUNICIPALE : RANG DES SOIXANTE ET CHEMIN DE LA SAVANE

PÉRIODE : 1856-1900

 

Situation

Le chemin de la Savane portait, autrefois, le nom de « Chemin dit des Bienvenus ». Aujourd’hui, ce chemin parcourt un terrain boisé dans une partie de territoire que l’on nomme le boisé de Verchères. Il commence à l’intersection du Rang des soixante pour se terminer en cul-de-sac à environ deux kilomètres de son origine. De nombreuses érablières longent son parcours et depuis quelques années quelques résidences s’y sont érigées. Ce boisé est maintenant déclaré zone protégée. Durant le début des années 1960, je chassais régulièrement la perdrix et le lièvre le long de ce chemin. Je me rappelle qu’un câble, verrouillé avec un cadenas, était ancré entre deux poteaux à l’entrée dudit chemin.

 

Plan sur Google Maps Saint-Marc-sur-Richelieu


J’ai découvert ce chemin pour la première fois dans les procès-verbaux, lors de la présentation d’une requête pour le prolongement de ce chemin de front. À cette réunion tenue le 7 décembre 1857, le conseil autorise la préparation d'un procès-verbal afin de prolonger le chemin de front des soixante jusqu’aux limites de Beloeil. Les frais pour la préparation du procès-verbal sont aux frais des intéressés


Ce n'est que le lundi 21 janvier 1861 qu'une nouvelle requête est présentée au conseil à la réunion du conseil. Cette requête avait pour but de demander que le chemin dit des Bienvenus soit reconnu comme chemin municipal. Mais jeudi 16 décembre, de la même année, le conseil reçoit une nouvelle requête à l’effet de fermer ledit chemin. Le conseil homologue le règlement portant le numéro 7. Les dispositions dudit règlement stipulent que le Chemin des Bienvenues, débutant au chemin de front de la concession des 60 et se continuant jusque dans la paroisse de Sainte-Julie, est fermé et qu'il deviendra un chemin public au terme de la loi (Acte municipal de 1860).


On ne peut satisfaire tous les intervenants

Trouvée préjudiciable, la requête en fermeture et ouverture d'un nouveau chemin est annulée le jeudi 13 février 1862. Cette décision ne fut pas unanime puisque trois conseillers ont voté pour et trois contre. Par son vote prépondérant, le maire à voter pour la résolution.


Nous devons attendre jusqu’en décembre 1868 pour qu’une nouvelle requête soit soumise au conseil. Un groupe de contribuables intéressés demandent de verbaliser le chemin dit Bienvenue. Le conseil remet sa décision.


Le conseil revient sur sa décision

Une nouvelle requête est présentée le lundi 1er février 1869. Le conseil décide de ne plus considérer ce chemin comme étant un chemin public.

Et la saga commence.

Plus de dix ans se sont écoulés depuis la première requête. Certains intéressés ne désespèrent pas. Il présente une nouvelle requête demandant la verbalisation du Chemin dit Bienvenu. À sa réunion du vendredi 31 décembre 1869, le conseil prend en considération la demande, mais un conseiller s’oppose, prétextant que deux membres du conseil ont des intérêts dans ce chemin. On nomme le secrétaire comme surintendant spécial pour préparer le procès-verbal dudit chemin.


Un conseil en colère

Une nouvelle requête de plusieurs intéressés dans le chemin Bienvenu est à nouveau présentée au conseil ce lundi 17 janvier 1870. Devant cette nouvelle requête, le conseil se trouve insulté. Le conseil croit que cette requête semble vouloir leur dicter la ligne de conduite dans cette affaire. Le conseil décide de la mettre de côté comme étant un acte blessant et injurieux.

À la réunion suivante tenue le mardi 25 janvier 1870, le secrétaire, en tant que surintendant, présente son rapport concernant la visite du chemin Bienvenu.

Le conseil ordonne au secrétaire de faire une nouvelle visite même si plusieurs intéressés sont satisfaits du premier rapport.

Enfin, le conseil décide d’homologuer le procès-verbal du chemin dit Bienvenu ce jeudi 30 juin 1870. Le conseil avait auparavant entendu les opinions, interventions, refus et autres des intéressés. Le conseil verbalise le chemin à partir de son intersection avec la concession des 60 jusqu’à la ligne St-Blain entre les paroisses de Saint-Marc et Sainte-Julie. Le règlement établit également les règles d’entretien. Un conseiller vote contre la résolution, Monsieur Michel Ducharme.

Il semble que les intéressés ne sont pas satisfaits.

En effet, le vendredi 15 juillet 1870, des intéressés demandent une révision complète du procès-verbal. Le conseil ordonne au secrétaire dans sa fonction de surintendant de faire droit aux demandes et de les renvoyer purement et simplement aux dispositions du procès-verbal, avec mention de s’y conformer.

Probablement un oubli, le conseil amende le procès-verbal dudit chemin en ajoutant que les coûts d’entretien sont à la charge de tous les signataires. Cet amendement a été résolu lors de la réunion du lundi 22 août 1870.

Le règlement portant le numéro 28, adopté le samedi 19 novembre 1870, impose une taxe spéciale pour l’entretien du chemin Bienvenu. Cette taxe de 47.50 $ est payable par les signataires.

 

 suite»»

Un citoyen de Sainte-Julie présente une demande

Ce citoyen se présente à la réunion du conseil de St-Marc le lundi 7 avril 1884. Il demande au conseil un chemin de communication entre Sainte-Julie et Saint-Marc. Le conseil prend cette demande en considération.

En mai 1884, une nouvelle demande est présentée au conseil pour qu’un chemin de front soit ouvert dans le trait-carré entre les terres de la septième et de la huitième concession dans la paroisse de Saint-Marc, concessions situées dans la seigneurie de Beloeil. Cette demande concerne un chemin de communication entre ces concessions et le chemin de front des soixante. Vu la demande, le conseil nomme le secrétaire surintendant. Le secrétaire visitera les lieux et rédigera un rapport. Le conseil autorisera la rédaction d’un règlement lors de sa réunion tenue le 7 juillet 1884.


Ce n’est que le lundi 5 janvier 1885 que le conseil autorise le surintendant à préparer les documents et règlements nécessaires pour établir un chemin de communication avec Sainte-Julie. Nous rappelons ici que le chemin Bienvenu est homologué jusqu’à la ligne St-Blain entre les paroisses de Saint-Marc et Sainte-Julie. La résolution est adoptée sur division des voix. Je n'ai fait aucune recherche sur l'emplacement de la ligne St-Blain.

Le 4 mai 1885, le conseil procède à l’homologation du procès-verbal du prolongement du chemin de front dit des Bienvenus. Ce chemin commence depuis la limite entre Sainte-Julie et Saint-Marc, jusqu’au lot 374  de là, il se dirige vers l’Est pour rejoindre le chemin dit des Bienvenus. Ensuite, ce chemin aboutit au chemin de front des soixante. Il est considéré comme chemin de front à partir des limites de Sainte-Julie jusqu’à la ligne de division entre le lot 389 et 391 Il sera considéré comme route jusqu’au chemin de front des soixante en traversant les lots 395, 398, 399, 402, 403, 407, 405, 408, 411, 414, 416, 422 et 426. (Tracé en brun sur la carte avec bordure jaune) Ce tracé est approximatif. Je n'ai pas poussé la recherche jusqu'à étudier les limites territoriales de la période. La description du procès verbal nous présente une ligne des limites de Sainte-Julie et Saint-Marc se dirigeant jusqu'au chemin de la concession des soixante. Le point de jonction actuelle se trouve près de la ligne du lot 430 à l'intérieur du lot 445.

 

 

Des dispositions du procès-verbal nomment les personnes intéressées dans les travaux et mentionnent que les travaux de construction et d’entretien peuvent être vendus par section de cinq arpents. Il est mentionné que l’expropriation des terrains sera faite avec la réserve du bois à enlever en faveur du propriétaire. Le procès-verbal précise le prix de l’expropriation des terrains.

Le premier juin 1885, Monsieur Flavien Vary dépose son rapport sur la continuation du chemin de front des soixante vers Sainte-Julie. Il mentionne l’évaluation des terres et le prix des actes d’accord, entre 15 $ et 30 $ l’arpent. Il donne la liste des propriétés avec la superficie expropriée et le montant de l’expropriation.

Le 14 septembre 1885, le conseil ordonne à l’inspecteur de vendre au rabais la partie des travaux qui n’auront pas été encore faits.

Le 9 novembre 1885, le conseil ordonne à ceux qui ont entrepris les travaux du chemin de communication entre St-Marc et Ste-Julie de payer les frais.


Le 5 avril 1886, le conseil ordonne des travaux sur le chemin de la route du grand coteau et en juin 1886, il ordonne de faire les fossés de chaque côté du chemin.

En juin 1889, le 3 juin, le conseil demande à l’inspecteur Wilfred Drouin de faire annoncer aux portes des églises de Saint-Marc et de Sainte-Julie que tous les intéressés aux fossés du chemin de front du grand coteau doivent faire leurs travaux avant le mardi suivant. Faute de quoi les travaux seront faits par l’inspecteur à leurs dépens.

Le 21 mai 1894, le conseil remet, pour étude, une demande de continuation du rang des soixante jusqu’à un point situé aux limites du lot 390 et le 4 juin suivant autorise les avis publics à cet effet.

Il est à noter que la municipalité de Saint-Amable a été érigée en 1913, donc inexistante à cette date.


Prochaine étape 1900 et 1950

 

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Publication : 23 janvier 2010

Modification : novembre 2016